Du sud de la Birmanie au nord de la Thaïlande

Conclu

Après un très long trajet en bus nous arrivons enfin à Myeik, situé dans la région du même nom au sud de la Birmanie. Nous nous attendions à découvrir une petite ville authentique, mêlant maisons traditionnelles et architectures coloniales au bord d’une immense plage de sable blanc. Eh bien nous avons eu tort !

 

port

 

Cette ville est en réalité une zone portuaire et industrielle qui n’a rien de mignon à proprement parler : une balade sur le port où des dizaines de pirogues s’entassent au milieu d’ordures de toutes sortes suffit pour se faire une idée de Myeik. Malheureusement pour nous, cette ville est en plus extrêmement chère pour les étrangers qui s’aventurent jusqu’ici et les quelques hôtels présents ne se privent pas pour doubler leurs prix pour les non-birmans. Nous avons ainsi trouvé résidence dans un des hôtels les moins chers de la ville à 25$ la nuit (contre 12$ pour les locaux) pour deux petits lits aux draps douteusement propres accueillant également quelques insectes. Non pas que cela ait été une première pour le Projet SOURCE de partager son lit avec des éléments inconnus mais jamais pour 25$ la nuit !

 

Myeik

 

L’une des raisons de notre venue à Myeik est l’existence de l’archipel Mergui à quelques kilomètres de la ville. Cet archipel est réputé pour ses pêcheurs-nomades, un mode de vie plus qu’intéressant pour notre étude. Nous espérons alors atteindre ces îles grâce à quelque pêcheur rencontré sur le port de Myiek, comme nous avons pu le faire en Colombie, mais cela s’avère en fin de compte impossible pour nous de rejoindre cet archipel ! En effet, cet endroit est le monopole de deux compagnies birmanes organisant des croisières luxueuses à plus de 300$ la journée, sans compter l’obtention d’un permis obligatoire afin de mettre pied sur ces îles. Ne pouvant pas rejoindre Mergui et ne trouvant aucun traducteur dans cette ville pour nous aider dans nos démarches, nous faisons demi-tour et remontons plus au nord, à Dawei très exactement.

 

cowboy

 

Encore une fois, personne ne parle anglais ici mais nous tombons sous le charme de cette petite ville. Nous nous baladons alors dans l’arrière-ville et sur les berges du canal où les habitants nous regardent comme s’ils n’avaient jamais vu d’étrangers de leur vie. Certains nous interpellent ou se contentent de nous saluer avec un grand sourire, d’autres nous regardent du coin de l’oeil sans oser détourner la tête. Nous sommes alors touchés par leur gentillesse, innocence et générosité qui resteront l’un de nos plus beaux souvenirs de Birmanie. L’un de nous ayant par exemple cassé l’une de ses tongues dans ces mêmes rues, se voit obligé de marcher pieds nus jusqu’au centre-ville ce qui surprend bon nombre de birmans croisés dans la rue. Au détour d’une petite ruelle, un jeune d’une vingtaine d’années circulant en scooter s’arrête à nos côtés, descend du véhicule, se déchausse et nous tend ses sandales ! Aussi bien surpris que décontenancé par cet acte de générosité purement gratuit, nous tentons de refuser pendant 5 minutes jusqu’à ce que nous finissions par céder, de peur de le vexer. Et le voilà reparti heureux, certes en scooter mais pieds nus et nous, avec de nouvelles chaussures aux pieds et surtout encore bouche-bée.

 

Enfant

 

C’est avec regret que retournons vers Yangoon, la capitale, afin de prendre notre vol direction la Thaïlande. Mais avant de quitter ce merveilleux pays nous profitons d’être à Dawei pour attraper un scooter et aller voir la mer de l’Andanam.

 

Dawei

 

Nous voilà donc à Bangkok ! Nous espérons beaucoup de la Thaïlande car nous ne cessons d’entendre, depuis le début de notre voyage, que ce pays est un repère à entrepreneurs et que l’on y parle généralement anglais.

 

Nous quittons cependant rapidement Bangkok, ville très occidentalisée et très touristique en cette saison, afin de rejoindre le nord du pays et plus précisément la ville de Nan : destination loin de toutes les grandes attractions touristiques à quelques heures de Chiang Maï. Après une nuit de train en wagon 3ème classe, un bus puis un mini-bus nous voilà arrivés à Nan, une ville étonnement riche et prospère. En revanche, l’anglais n’y est pas encore très développé…

 

Heureusement pour nous, les personnes nous logeant à Nan montrent un vive intérêt pour notre projet et nous introduisent gentiment auprès de plusieurs de leurs amis. Nous rencontrons ainsi grâce à eux Moo, une femme à la poigne de fer proposant un service de laverie et de repassage au pied de sa porte.

 

Moo

 

Nous rencontrons également Niwet Tangthiangthan, l’un des entrepreneurs les plus fortunés de la ville qui commença très jeune dans le textile avant de se lancer dans le commerce du scooter, aujourd’hui très développé en Asie. Cet homme d’une soixantaine d’années gère maintenant plus de 50 employés à travers sept magasins avec l’aide de son frère, sa femme et dorénavant sa fille, Ying, qui joua le rôle d’interprète lors de cette interview.

 

Niwet

 

Les conditions paraissent alors optimales pour le Projet SOURCE. C’est pourquoi nous décidons de rester quelques jours de plus. Nous rencontrons de nombreux commerçants de Nan notamment grâce à nos hôtes mais également grâce à Tony, un anglais venu changer de vie en Thaïlande. Au bout de 2 jours sur place nous n’avons pas moins de 5 interviews programmées ! Malheureusement notre joie sera à la hauteur de notre déception et chacune d’entre elles sera annulée ou repoussée retardant toujours plus notre départ pour d’autres horizons.

 

Déçus, nous nous voyons dans l’obligation de nous diriger vers notre prochain pays : le Laos.

 

Nan