Des rizières laotiennes aux côtes de Palawan

Après quelques semaines de silence, le Projet Source revient sur ses aventures du Laos.

 

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Ancienne capitale du Laos, cette ville est appréciée par de nombreux touristes tant pour sa richesse culturelle que ses sites naturels environnants. Que ce soit le temple Phou Si, les cascades turquoises de Tad Sae ou son marché nocturne à perte de vue, Luang Prabang est une destination convoitée pour tous ceux qui cherchent à la fois diversité et sérénité.

 

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Nous découvrons avec surprise que ce pays continue à vivre selon certaines coutumes issues de la colonisation française. Par exemple, quelques rares habitants parlent encore français, les informations officielles sont traduites en français et c’est aussi la première fois que nous trouvons, pour notre plus grand bonheur, de la baguette et du saucisson !

 

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Cependant, ne trouvant ici que des commerces liés au tourisme (boutiques de souvenirs, restaurants, guest houses et salons de massages) nous décidons de tenter notre chance vers un endroit supposé moins touristique : le village de Konglor, au pied de grottes prétendues méconnues.

 

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Ces grottes se situent dans la région centrale du Laos et sont constituées d’immenses falaises karstiques (amas de coquillages qui se sont accumulés avec le temps) qu’un village d’à peine 100 habitants garde paisiblement. C’est ici que nous pensions trouver notre mine d’or d’entrepreneurs locaux aux activités autres que touristiques. Eh bien pas du tout ! Même si le lieux est encore « peu » connu des étrangers, il n’en reste pas moins qu’en l’espace de seulement quelques années le nombre des personnes logées dans les guest houses a presque rattrapé le nombre de villageois vivants dans des cabanes en bambous. En temps normal, l’avantage pour le Projet Source d’un tourisme développé est la certitude que les locaux parleront anglais afin de mieux communiquer avec leurs clients potentiels mais ici le secteur étant encore à l’état embryonnaire, personne ne parle anglais. Nous repartons bredouille après s’être, tout de même, aventurés dans ses grottes magnifiques où seul la lueur de nos lampes-torche vient troubler l’obscurité la plus totale de ses monstres rocheux.

  *pour plus d’informations sur l’entrepreneuriat au village de Konglor, voir notre prochain article !

 

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De retour à Vientiane, où nous avions une semaine auparavant fait une courte escale le temps de changer de bus, nous posons bagages dans une guest house proposant de nous loger dans une chambre aussi grande que le lit. Devant la bâtisse, une petite terrasse donne sur la rue. C’est ici qu’un soir nous rencontrons par hasard Tay, laotien quinquagénaire ayant fait ses études à Lyon et vivant tantôt en France, tantôt au Laos. Tay propose rapidement de nous faire rencontrer des entrepreneurs locaux ce qui nous permettra de rencontrer le lendemain l’un des grands entrepreneurs du pays : Sinouk Sisombat, gérant le l’entreprise Sinouk Pathana Sekong Corporation.

Sinouk Sisombat a, lui-aussi, fait ses études en France en raison des troubles sociaux-politiques que subissait le Laos dans les années soixante-dix. De retour au Laos en 1993, il se lance dans la production et l’exportation de café vert lao vers l’Europe avant de centrer son activité sur la torréfaction de son café puis sur la création d’une chaîne de dégustation : Sinouk Café.

 

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Malheureusement pour nous, nous n’aurons pas le temps de profiter davantage du réseau de connaissances de Tay en raison de notre vol prévu le 28 novembre pour les Philippines. Nous repartons donc à Bangkok afin de prendre notre avion en direction de Manille, puis de Puerto Princesa.

Comme vous le savez, les Philippines ont subi le 7 novembre dernier une catastrophe de taille : le typhon Yolanda y a ravagé l’île de Cébu et de Tacloban. Nos contacts sur place nous confirmant cependant que l’île de Palawan, où nous contons nous rendre depuis le début, a été épargnée par le typhon et que les entrepreneurs que nous devions rencontrer nous attendent comme convenu, nous maintenons cette dernière destination.

 

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Une fois arrivés sur l’île, nous sautons dans un Rhorho bus, le bus local, afin d’atteindre notre première destination : El Nido. El Nido, seconde plus grande ville de Palawan, est un village côtier de quelques milliers d’habitants coincé entre une jungle impénétrable et une mer d’un bleu turquoise qui n’a rien à envier aux plus beaux endroits sur terre. Un petit paradis !

 

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Là, nous marchons jusqu’au village de Gawad Kalinga El Nido, un projet réalisé en 2011 par l’association du même nom créé par Tony Meloto qui a reçu les honneurs du World Entrepreneurship Forum en 2012. Un ami, ancien volontaire dans cette association, nous présente à Leah et son mari, le pasteur Ilde, vivant dans ce village avec leur six enfants. C’est cette famille qui nous introduira auprès des gens de la communauté et qui, surtout, nous permettra d’en apprendre un peu plus sur l’entrepreneuriat local.

 

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Nous interviewerons plus particulièrement Ilde, pasteur mais également propriétaire de trois bangkas (bateaux locaux) sur lesquels vous pourrez visiter les îles de l’archipel Bacuit en compagnie de ses fils aînés : Jason et Clark. Sa clairvoyance ainsi que sa persévérance lui permettent de jongler entre la vie de chef d’entreprise, animée par une jalousie parfois absurde et souvent cruelle de ses concurrents, et les responsabilités humaines qu’implique la vie pastorale.

 

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Nous rencontrons également un autre membre de cette communauté : Jenny. Il y a exactement deux mois, Jenny décide d’établir dans une petite cabane en bambous une boutique de snacks et autres plats qu’elle cuisine elle-même à partir des recettes que sa mère lui a légué. Bien qu’il existe de nombreux commerçants de ce type à El Nido, Jenny remarque aucun d’entre eux ne s’est encore installé dans ce village légèrement excentré. Conclusion, aucun concurrent ne vient perturber son commerce dont les clients principaux sont des laotiens. Après l’interview elle nous cuisinera même une de ses spécialité, un poulet au curry, grâce à l’argent qu’elle aura remporter lors de nos jeux.

 

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Notre troisième entrepreneurs interviewé, Daenuel, nous est introduit par Jean, un français gérant un restaurant et un backpacker « La Banane », le seul de la ville d’ailleurs. Daenuel est un homme humble d’une quarantaine d’années qui tient avec son ami et employé, Gilbert, un business de moto au cœur de la ville d’El Nido. Leur sympathie allant jusqu’à l’extrême, ils nous proposeront le lendemain une sortie en mer afin de pique-niquer avec eux et leur famille sur une des 44 îles que possède cette région de Palawan.

 

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C’est ainsi que nous terminons notre séjour à El Nido avec le sentiment qu’il sera enfin plus facile d’aller à la rencontre des entrepreneurs locaux qui enfin, après plus de trois mois en Asie, parlent anglais, et ce malgré leur nature quelque peu indécise. Demain nous partons plus au sud, à Port Barton.

 

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